Publications : Trois ouvrages sur le XIXe siècle publiés durant l’année

En cette fin d’année universitaire, nous vous proposons une sélection de trois ouvrages publiés durant cette année et qui portent sur l’histoire du XIXe siècle. Deux textes universitaires de Pierre Singaravélou et de Jean-Nicolas Illouz, ainsi que le roman du jeune écrivain Jean-Baptiste Gauvin.

En novembre dernier paraissait, aux éditions Hazan et aux éditons du Louvre, un essai de Pierre Singaravélou intitulé Fantômes du Louvre. Les musées disparus du XIXe siècle. Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à King’s College, spécialiste des empires coloniaux et de la mondialisation, Pierre Singaravélou a succédé en 2022 à Neil MacGregor comme titulaire de la Chaire du Louvre consacrée à l’étude des musées disparus du XIXe siècle. Ses conférences proposaient de voir le laboratoire d’expérimentation qu’était le Musée du Louvre, en perpétuelle reconfiguration et donc de questionner sa porté universaliste à travers les objets venus du monde entier qui y ont été exposés. L’ouvrage reprend, en cinq chapitres, les cinq conférences données dans l’auditorium du Louvre (L’ethnographie au Louvre : histoire à rebours d’un oubli séculaire / Un musée au service de l’expansion ultramarine : une approche typologique des œuvres / Des Antiquités plurielles : le Louvre et l’archéologie impériale (Algérie, Mexique, Cambodge) / La « mission civilisatrice » de la Galerie espagnole : tableaux d’une collection perdue / L’Extrême-Orient au Louvre : regards croisés du Musée sur l’Asie et des visiteurs asiatiques sur les collections du Musée) qui sont à retrouver en ligne (Chaire du Louvre 2022).

Jean-Nicolas Illouz est professeur à l’université Paris VIII, spécialiste de la littérature du XIXe siècle. Il vient de publier aux Presses Universitaires de Rennes Mallarmé entre les arts, qui fait la part belle à la peinture de la fin du siècle. Voici un extrait du résumé : “

Faire dialoguer Mallarmé avec Édouard Manet, Berthe Morisot, Claude Monet, Jean-François Raffaëlli, Odilon Redon, Edgar Degas, Auguste Renoir, Édouard Vuillard, James MacNeill Whistler, Paul Gauguin ou Debussy, c’est d’abord mesurer la place – à la fois centrale et invisible – que Mallarmé occupe dans le champ littéraire et artistique qui voit la naissance de l’Art moderne. Pour le poète, le Naturalisme, l’Impressionnisme, le Symbolisme doivent être rapportés à une crise plus générale qui ébranle les fondements mêmes de la représentation, que celle-ci soit esthétique, politique ou religieuse.

Ce dialogue et cette crise mettent en évidence la diffusion d’un paradigme nouveau dans la pensée des interrelations artistiques. À l’opposé de l’œuvre d’art totale de Wagner, le Poème selon Mallarmé, fait jouer les arts entre eux, non en les additionnant, mais en les réduisant à leur principe, qui est le langage compris dans son fonctionnement symbolique immanent.”

Nous terminons avec un roman qui annonce le voyage : La Mer terrible selon Monet par Jean-Baptiste Gauvin, publié en janvier 2024 aux éditions Ateliers Henry Dougier dans la collection “Le roman d’un chef d’oeuvre”. L’écrivain et journaliste, spécialisé dans les arts visuels, imagine le peintre Claude Monet à Belle-Île-en-Mer, la première fois qu’il peint l’Océan atlantique et ses tempêtes, entre septembre et novembre 1886. Dans ses difficultés à peindre cet élément et malgré son isolement, Monet rencontre Gustave Geoffroy, John Peter Russell et Alice Mirbeau, l’épouse d’Octave Mirbeau.