Restauration : La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix

La Liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix, huile sur toile, 1830, 260 x 325 cm, Paris, Musée du Louvre) a retrouvé sa place sur les cimaises du Louvre après sa restauration par le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France.

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, 1830, huile sur toile, Paris, Musée du Louvre

La restauration, entamée en septembre 2023, s’est achevée en avril 2024. Elle a été piloté par Clarisse Delmas, tandis que les restaurateurs Bénédicte Trémolières er Laurence Mugniot étaient en charge de la couche picturale et Luc Hurter et Jean-Pascal Viala du support.
Cette restauration succède à celle du Massacre de Scio (1824, huile sur toile, 419 x 354 cm, Paris, Musée du Louvre) en 2020 et de La Mort de Sardanapale (Eugène Delacroix, 1827, huile sur toile, 392 x 496 cm, Paris, Musée du Louvre) entre 2022 et 2023 et s’inscrit dans le cadre d’une campagne de restauration des grands formats de la salle Mollien au Musée du Louvre. 

Elle permet de retrouver, entre autres, toute la technicité de coloriste d’Eugène Delacroix, alors que les toiles de la salle Mollien s’étaient assombries et avaient jauni. La peinture a désormais gagné en contraste et en profondeur et la couleur grise de la tunique de Marianne s’est dévoilée aux regards. On retrouve aussi des détails, comme les coups de pistolets en rouge à l’arrière-plan et on peut admirer la qualité de la réalisation des fumées.

Témoin de la Révolution de 1830, Eugène Delacroix commence à peindre ce tableau à peine quelques semaines plus tard. Il fait le choix de détourner l’événement historique des barricades en le traitant dans une composition pyramidale avec, au sommet, la figure de Marianne, allégorie de la Liberté. Tenant le drapeau tricolore, elle s’élève au dessus des cadavres du peuple martyr et guide enfant, bourgeois et ouvrier vers la liberté symbolisée par le bonnet phrygien qu’elle porte sur la tête.

Radiographie et réfléctographie infrarouge ont permis de déceler les repentirs de l’oeuvre. On constate notamment que le profil de Marianne a d’abord été pensé de trois quart. Sa tunique aussi a évolué, d’un textile ample et flottant vers une robe plus près du corps.